On ne pense pas forcément à Anvers quand on souhaite s’évader de la région parisienne en deux heures seulement. Et pourtant, Anvers est une ville aux multiples facettes qui saura séduire les amoureux d’architecture, les passionnés de mode et de design ainsi que les amateurs d’art tant cette ville, la deuxième plus grande de Belgique, s’est révélée le berceau de grands maîtres flamands, à commencer par Rubens.
En décembre, les rues se parent de mille feux, les sapins s’illuminent à chaque coin de rue et les effluves de cannelle et de vin chaud embaument la ville. Même si son marché de Noël est moins réputé que celui de Strasbourg, il se révèle néanmoins très coloré et convivial tout en faisant le bonheur des gourmands, petits et grands.
A peine avions nous sauté dans le Thalys, Gare du Nord, que nous voilà, deux heures plus tard, dans un véritable bijou de l’art baroque, j’ai nommé : la gare d’Anvers. Construite dans un style éclectique qui puise son inspiration dans différents courants artistiques, elle est sublime et il faut faire attention à ne pas trébucher sur des bagages ou rater une marche tellement nos yeux sont rivés sur son plafond et ses bas reliefs.
La visite commence bien et on en oublie même le temps grisâtre qui nous accompagne alors. On se rend à notre hôtel pour y déposer nos valises et on file se ravitailler chez Frites Atelier, véritable institution locale qui concocte des frites maison délicieuses, accompagnées d’un large panel de sauces. Il faut être prêt à faire la queue et à manger debout sur le pouce car l’endroit est aussi charmant qu’exigu, mais si vous êtes prêt à accepter ces concessions, vous vous régalerez et ne regretterez pas votre choix !
Nous avons opté pour des frites à la mimolette, des croquettes de fromage et des sauce à la truffe, andalouse et béarnaise. Un peu calorique mais un vrai régal !
Pour continuer dans le cliché belge, on a décidé de ponctuer ce déjeuner par une gaufre à l’incontournable Désiré de Lille. Des gaufres savoureuses, dont les suppléments glace et chantilly ont eu raison de nos estomacs… mais cet apport en glucides nous a donné de la force pour partir arpenter ensuite les ruelles de la vieille ville.
Anvers est une vraie ville à taille humaine, qui se visite très facilement à pied. Mais n’imaginez pas tout voir en quelques heures ! Toutes les petites boutiques aux devantures plus cosy et engageantes les unes que les autres, les petites échoppes décorées aux couleurs de Noël et les cafés boisés et chaleureux vous inviteront à faire de nombreuses pauses bien méritées.
Réputée pour son école de mode, la cité flamande est devenu le territoire de nombreux designers, faisant d’Anvers l’endroit (vous avez saisi le jeu de mots ?) idéal pour des emplettes de Noël originales et branchées. Quelques idées parmi une intéressante mosaïque de boutiques : Play, Moose in the city, Mark, Monique Stam.
Les Parisiens que nous sommes sont habitués aux concepts stores mais Anvers nous a étonnés par sa palette de lieux originaux et décalés. C’est le cas de Purdey D Design, un magasin de déco qui abrite des expositions de photographies comme celle de Eddy van Gestel, dans un lieu un brin mystique, niché au fond d’une petite cour. Côté décoration, les fans de coussins et de bougies apprécieront le détour.
En plus de ses boutiques toutes mieux agencées les unes que les autres et décorées avec goût, vous n’avez qu’à lever les yeux pour être submergés de beauté. Véritable musée à ciel ouvert, l’architecture anversoise est très hétéroclite et mêle gothique, baroque, classicisme et modernisme. Les façades Belle Epoque jouxtent les églises néo-gothiques ou les maisons classiques : de quoi en prendre plein la vue au milieu de cette abondance de styles !
Aux côtés de ces façades dentelés, de ces murs de briques et de ces pignons à faire rougir Amsterdam, vous ne pourrez pas passer à côté de ces bâtisses recouvertes de haut en bas de tags impressionnants. Le street art occupe une place centrale à Anvers et amène de la couleur et du peps à cette ville.
Une fois la nuit tombée, une petite faim nous a guidés vers le marché de Noël. Tout y est rassemblé pour ressentir l’ambiance des fêtes de fin d’année. Une foule de bonne humeur, des enfants qui rient en essayant des bonnets de lutins et de Père Noël, des petits kiosques en bois qui regorgent de délices d’hiver (et variés) : pralinés, nougats, truffes, crêpes, gaufres, chocolats belges et autres gourmandises qui font briller les yeux des enfants, mais pas que ! La musique bat son plein, toute la place de l’Hôtel de Ville est enguirlandée et des illuminations donnent de l’éclat aux façades d’un autre temps. On pourrait y rester des heures mais les cloches de la cathédrale Notre-Dame nous rappellent à l’ordre : allons la visiter !
On rentre à l’hôtel en empruntant les ruelles qui bordent la cathédrale. Dotées d’un charme fou, elles nous plongent dans un univers romanesque, à mi-chemin entre les contes d’Andersen et un décorum digne de Walt Disney. On flâne alors devant les terrasses réchauffées des restaurants, observés par ces madones sculptées sur les angles des immeubles, qui nous regardent de leur air bienveillant. Mais nos pieds nous rappellent à l’ordre : le temps est venu de rentrer se reposer.
Après avoir eu un bon aperçu du centre-ville, nous avons poussé la balade un peu plus loin. Nous avons remonté la « Meir », grande artère qui ravira les accros du shopping avec son enfilade de marques américaines et européennes. Bordée de bâtiments au style rococo, cette avenue remonte jusqu’à la Gare Centrale. Nous avons bifurqué à droite, juste avant la gare, pour rejoindre le Quartier des diamantaires.
Anvers est, à juste titre, surnommée la capitale du diamant, et pour cause ! Près de 70% des diamants du monde entier transitent par cette cité belge de 530 000 habitants. Nous avons été étonnés d’observer que le quartier en lui-même ne recelait aucun cachet. La visite s’est donc avérée un peu décevante, faute d’une certaine dimension esthétique.
Néanmoins, le quartier est riche d’histoire, à l’image d’une synagogue édifiée au 15e siècle par une communauté venue du Portugal, et qui sera visée en 1981 par un attentat à la voiture piégée. De nombreuses excursions guidées permettent ainsi d’explorer le quartier juif d’Anvers.
En ce dimanche ensoleillé, nous avons ensuite retrouvé le centre-ville en passant par le Stadspark, le poumon vert de la ville, un peu dégarni en cette saison mais agréable pour prendre un bol d’air ou faire un footing. Nous avons rejoint l’Église Saint-Charles, un sublime édifice baroque érigé sur une petite place romantique et bercée par les mélodies d’un saxophoniste.
Pierre Paul Rubens en était l’artiste et le décorateur principal. Malheureusement, il ne reste plus grand chose du passage de ce peintre illustre puisqu’un incendie a ravagé une grande partie de ses décorations dans l’église. Elle reste tout de même très agréable à visiter et transpire le calme et la sérénité grâce à ses tons clairs.
Pour nous requinquer, nous avons choisi de nous poser au Local Store, un concept store dans l’air du temps, où on peut manger des lasagnes végétariennes, boire des limonades bio, acheter des pailles en inox, des mugs originaux ou des cartes rigolotes. Sur un fond de musique soul et dans une ambiance très kids friendly, on se délasse sous une verrière très lumineuse et au milieu des plantes vertes. C’est le genre de restaurant/salon de thé très feel good, presque comme à la maison et qui cochera toutes les cases du trio gagnant healthy, veggie & gluten-free.
Avant de prendre notre train du retour vers Paris, nous voulions absolument prendre un petit bain de culture. Le Musée Royal des Beaux Arts étant malheureusement en rénovation pour encore deux ans, donc nous avons pris la direction de la maison où vécut et œuvrea Pierre Paul Rubens (1577-1640).
C’est un lieu charmant, aux allures de palazzo italien : de quoi satisfaire notre curiosité de découvrir les lieux où Rubens laissa s’exprimer son talent et ses inspirations. Des lieux où il rassembla également une magnifique collection d’art, entre cabinets d’art, sculptures et toiles.
Rubens collectionnait ainsi des tableaux italiens et flamands du XVIe et XVIIe siècle mais aussi des statues antiques. Au fil des pièces, on tombe sur du mobilier d’époque, des tableaux de Breughel ou Van Dyck, pour ne citer qu’eux, ou des chefs d’œuvre réalisés par Rubens lui-même, dont son célèbre autoportrait.
Au terme de ces trente-six heures belges, je ne peux que vous recommander Anvers, que ce soit pour un week-end entre copines, un séjour en amoureux ou un city trip familial. Tout y est réuni pour plaire au plus grand nombre. Un seul regret : ne pas avoir pu rester plus longtemps… mais à seulement deux heures de train de Paris, c’est certain, on y retournera !
Tarifs
Gratuit
Âge recommandé
Tout public
Plus d'informations
2h en Thalys en partant de Gare du Nord